iAlyssa Victoria Brooks, née à Brooklyn un matin froid de décembre à Chicago.
Une mère coiffeuse et un père architecte. Je ne vivais pas dans le luxe, mais pas dans le besoin non plus. Je pensais qu’on formait la famille idéale, qu’on était heureux. Je me suis trompée. Je voyais mes parents comme le couple parfait. Un amour inconditionnel et infini. Ils faisaient juste semblant pour ne pas me blesser, j’étais trop jeune pour comprendre. Ils ont attendu quelques années pour m’annoncer leur divorce. Ma mère voyait déjà un autre homme depuis plusieurs années. Je me suis senti trahie, mon cœur s’est brisé. Tous mes rêves, mes envies. Il ne restait plus rien. Rien d’autre que de la tristesse et de la colère. Avant j’étais une gamine joueuse, inconsciente et heureuse. Je ne pensais qu’à mes coloriages et aux nouvelles coupes de cheveux de mes poupées. Ils ont cassé cette innocence en moi. Je leur en ai voulu. On m’a demandé chez qui je souhaitais rester vivre. Mon père a fait ce choix pour moi. Il a tout simplement dit qu’il ne voulait pas de moi dans sa nouvelle maison, que je lui rappellerai trop la tromperie de ma mère. Sept ans et rejeté par l’homme que l’on voyait comme un héros. Je l’ai détesté plus que n’importe qui d’autre dans ce monde. Je n’ai plus aucun contact avec lui. Il est mort pour moi.

Ma mère en a profité pour s’installer avec son amant, et tomber enceinte très rapidement. Au début, je menais la vie dure à mon beau père. Pour moi c’était lui qui avait brisé ma famille et je rejetais la faute de tous mes malheurs sur lui. Et puis j’ai comprit qu’au fond, il n’y était pour rien. Il était simplement amoureux et ne pouvait rien faire contre ça. A cette période, mes notes ont beaucoup baissé, je n’arrivais plus à me concentrer à l’école. J’allais avoir un petit frère dont je n’avais aucune envie. Disons que je me suis un peu rebellée, que je n’écoutais plus, je n’en faisais qu’à ma tête.
Un jour mon beau père m’a laissé à la porte, il m’a dit que je ne pourrais pas rentrer sauf si je m’excusais. J’ai tenu huit heure à faire la gueule. Finalement, j’ai demandé pardon, et j’ai partagé le dîner avec eux.
La naissance de mon frère m’a beaucoup changé. Je me suis calmé et je me suis juré de prendre soin de lui.
Je me construisais une nouvelle famille. Je n’ai jamais été du genre à m’attacher rapidement. La preuve. Il m’a fallu plus d’un an pour laisser une place à mon beau père dans ma vie.
Aujourd’hui je le considère comme un père. Comme quoi, on peut vraiment être idiot quand on est jeune.

J’ai passé mon diplôme au lycée, mais je pensais plus à m’amuser avec mes copines et sortir avec des garçons. Les études très peu pour moi. Je profitais de mon temps libres pour emmener mon frère à l’école, à la bibliothèque. Je voulais que lui réussisse, pas qu’il devienne comme moi. Je n’ai jamais eu une très haute estime de moi même. Les gens pensent que je suis hautaine, et désagréable. C’est l’image que je laisse paraître de moi. J’en ai eu assez que l’on me juge. Je faisais des petits boulots par ci par la. J’en ai eu marre de voir les sourires moqueurs de celles qui faisaient des études et me prenaient pour une blonde écervelée. Je suis partie. Sur une île. La barrière de la langue ne me posait pas de problèmes, j’apprendrais sur le tas. J’ai débarqué avec ma valise et je suis entrée dans une boutique en demandant un poste. Ils m’ont offert celui de vendeuse. Aucun soucis pour moi, il faut bien commencer quelque part ! Cela fais quelques mois que je suis ici et je m'y plaît. C'est comme un nouveau départ.