Ces airs timides, réservés en charme plus d’un. On la sait forte mais secrètement, on l’espère fragile pour avoir une raison de rester à ses côtés et la protéger. Mais elle ne pleure pas, elle ne crie pas, elle reste imperturbable si bien que ceux qui s’en prennent à elle y voit de l’arrogance, de l’effronterie.  Kiera se laisse faire, et ne se plaint pas, elle endure patiemment, retenant chaque coup qu’on lui a donné pour un jour les rendre, et ce avec classe. Elle est loin d’être insolente, elle est bien trop gentille pour l’être. Après tout elle a été choyée depuis sa naissance et s’est épanouie dans un milieu où elle ne manquait de rien sous le regard protecteur de ses parents, mais aussi des meilleurs amis de ces derniers. Enfant unique, elle aurait pu à force de gâterie devenir prétentieuse, capricieuse mais non, c’était une enfant calme, très timide. Heureusement qu’il y avait toujours ce petit garçon a ses côtés pour la pousser à s’exprimer, à s’ouvrir un peu plus chaque jour. Il la faisait sourire, rire mais aussi pleurer et puis ça recommençait.  Cameron. Aussi loin qu’elle puisse se souvenir, ils ont toujours été ensemble car après tout, ce qui les séparait c’était le jardin qu’il y avait entre leurs deux maisons. Et tout comme leur parents, ils sont devenus inséparables, toujours à traîner ensemble et faire tout pleins de bêtises qui leur passait par la tête. Plus les années passent et plus s’entassent sur les étagères de nos bibliothèques les albums photos, traces de ces jours passés ensembles.  
D’apparence calme, Kiera surprend souvent les gens car derrière ces allures de poupée de porcelaine, elle a un caractère bien affirmé. Un peu tête en l’air et maladroite, elle a un très mauvais sens de l’orientation et se perd très souvent. Et entre le trajet du retour, les détours, elle se blesse bien facilement. C’est peut-être pour cette raison qu’au lieu d’aider à la confection des pâtisseries, la demoiselle est chargée de la vente. Ça lui réussit davantage car sa personnalité bienveillante, attentive et son sourire charme souvent les clients qui reviennent souvent pour la voir, prétextant ne venir qu’acheter une petite pâtisserie. Elle n’aspire à vendre des gâteaux jusqu’à la fin de sa vie, non, elle rêve de devenir pédiatre. Parce qu’il y a une chose qu’elle aime plus que tout –après Cameron, et avant la musique, la photographie -, ce sont les enfants. Elle entame cette année sa quatrième année en médecine sur cette île. Elle aurait pu continuer à Sydney mais  si elle ne pouvait pas le retenir, alors elle s’était décidée à le suivre.