À nos coeurs ivres que la nuit dégrise • Cameron

**Kang Kiera**

Et elle trônait au milieu de nulle part, vêtue de sa plus belle robe ténébreuse où miroitait par dizaine voire centaine de millier des éclats de miroir. Perchée du haut de sa tour invisible, elle devait se sentir bien seule tandis que le monde avait cessé de lui jeter des regards curieux. Autrefois, on la contemplait, on la louait à travers des poèmes pour décrire l’étendue de sa beauté ; mais maintenant que l’homme a conquis l’espace, elle a cessé de faire rêver l’humanité.

« Sortons, il fait trop chaud » lui souffla-t-elle tièdement contre l’oreille de son meilleur ami en lui saisissant le bras. Une minute de plus et elle avait l’impression d’exploser mais elle ne voulait pas partir seule parce qu’elle ne voulait pas le laisser seul. Peu importe si elle le coupait au milieu d’une danse, d’une conversation, peu importe si elle passait pour une malpolie, elle avait besoin de lui. Doucement, elle l’entraîner loin de cette musique assourdissante qui résonnait désormais comme une cacophonie à ses oreilles. Doucement, ils se faufilent à l’extérieur de ce sol qui tremblait sous leur pied. Le jardin, le trottoir, les lampadaires. Elle a la tête qui tourne, l’esprit encore embrumé par les verres d’alcool qu’elle a vidé, elle ne sait pas où elle l’emmène, mais la seule chose dont elle est certain, c’est qu’ils seront tranquilles. Elle glousse et rit, lâche sa main et fait des petits tours sur elle-même avant de continuer son chemin. Son humeur s’améliore, elle a envie de rire. L’air frais lui fait un bien fou, décidément les soirées, ce n’était pas sa tasse de thé. Mais à chaque fois qu’elle se disait qu’elle n’irait plus, elle le faisait tout de même. Elle ne pouvait pas le laisser seul, elle n’aurait pas eu l’esprit tranquille bien que ces derniers jours, elle le repousse sans raison. Il y a un truc qui cloche avec elle, elle ne s’aime pas. Elle se trouve bizarre. Elle s’en prend à lui alors qu’il n’avait rien fait. Elle est injuste. Cette soirée au fond, c’était son excuse pour rabibocher avec lui, mettre fin à ce froid qu’il y avait entre eux ou plutôt dans sa tête.

Le parc. Personne, pas âme qui vivent et pourtant, l’endroit peu éclairé ne l’effraie pas. Au contraire, le bruit du vent entre les branchages la rassure étrangement. Elle s’arrête brusquement et se tourne vers Cameron, « partons à la chasse aux fantômes », sourire niais, elle ne s’attend pas à ce qu’il lui réponde que déjà, elle pousse le petit portillon métallique. Elle était sérieuse. Mais parce qu’elle avait toujours chaud et que l’herbe lui semblait soudainement être un tapis bien moelleux et frais, elle se laissa tomber. « J’en peux plus. Porte-moi si tu veux rentrer. Je ne bougerai plus. » sa voix est boudeuse, enfantine. Vivement qu’elle recouvre ses esprits car elle-même ne se sentait plus. Allongée, pour la première fois, elle observe l’astre nocturne. Elle tend le bras et essaie d’attraper cette petite bille lumineuse mais en vain, alors de son pouce et son index, elle se donne l’illusion de saisir cette boule. . Cette lune était la même que celle qu’elle avait l’habitude de regarder à Sydney. Sydney… lui manquait. Terriblement. « c’est la même ». Roule sur son visage, des billes humides qu’elle cache rapidement en posant son bras au niveau de ses yeux. C’est pour cette raison qu’elle n’aimait pas boire. Elle commençait à devenir déraisonnable. Il faisait nuit, un peu trop pour qu’il puisse la voire, alors timidement elle se tourne vers lui, elle ne discernait pas vraiment les traits de son visage et pourtant, le savoir à ses côtés la rassurait plus que jamais. J’ai fait le bon choix. Partir et le suivre est la meilleure décision que j’ai pu prendre jusque-là.

**Choi Cameron**

tomber dans ses yeux

kiera & cameron

La soirée battait son plein et pourtant, je me faisais chier. Affreusement chier. La chaleur ici dedans était suffocante mais je m'en rendais à peine compte. J'étais plongé dans mes pensées. J'étais assis sur un sofa bordeaux du club quand tout à coup, une amie à moi me prit par la main et me traina sur la piste de danse. Je n'eus même pas le temps de dire ni oui ni non que je me retrouvai à bouger mon corps au rythme de la musique. Je guettais cependant autour de moi, tout en espérant apercevoir Kiera. Elle était là ce soir elle aussi. Depuis quelques temps, je la sentais s'éloigner de moi, petit à petit. Ça me rendait malade. J'avais l'impression qu'elle me laissait de côté, qu'elle en avait assez de moi. J'avais grandis à ses côtés, vivre sans elle était inimaginable. Je ne voulais pas, je ne pouvais pas.

Elle sortit de nulle part, et s'approcha de mon oreille en me soufflant qu'il faisait trop chaud, qu'elle voulait sortir. Je ne disais rien, me laissant emporter par la main de ma meilleure amie. On marcha un certain temps, pour finalement arriver dans un parc. Kiera semblait ivre mais ça ne l'empêchait pas d'être adorable. Mon cœur se serra brusquement quand elle lâcha mon bras. Partir à la chasse aux fantômes ? D'habitude, j'aurais dis oui , mais là, j'avais trop mal. Je lui adressai seulement un petit sourire, rien de plus. Nous étions en froid ces temps ci, je ne pouvais pas faire comme si de rien n'était. Elle me manquait. Ah ça oui, plus que tout. La nature de mes sentiments était bien trop étrange en ce moment. Elle tourna sur elle même, baragouina des mots dont je ne compris pas le sens. Mes pensées étaient bien trop chamboulées. Je la vis alors se coucher au sol, comme si l'herbe était un doux matelas moelleux qui l'accueillait à bras ouverts. Elle faisait quelque chose avec ses mains, mais je n'arrivais pas à voir quoi. Il faisait bien trop sombre ici dehors. Je me retournai alors, les mains dans les poches tout en soufflant fortement. Parfois, on se demande à quoi on sert. Ce que l'on peut bien apporter aux êtres autour de nous. En ce moment, je me sentais tout simplement inutile. Oui, inutile. Ma famille me manquait, mes amis de Sydney aussi.. Les gens d'ici m'aimaient aussi mais je ne me sentais pas important. Le soir, quand je rentrais du boulot, je ne recevais plus de textos comme avant. Quand j'étais mal, je n'avais pas le courage d'appeler un ami, par peur de l'ennuyer. Alors je gardais tout pour moi.

Mes jambes me lâchèrent, je n'avais plus de force. Je ne pouvais pas faire comme si tout aller bien vu que rien n'allait. J'avais pourtant une belle vie, un bel appartement.. mais voilà, il me manquait l'essentiel. J'étais tout proche de Kiera et pourtant, je la sentais loin de moi. Le vent me chatouillait le visage ; je fermai un instant les yeux pour quitter cette réalité oppressante. Je me remémorais ces moments passés avec elle, ces instants de complicité.. Nous étions là, tous les deux, et nous nous aimions. Peut-être pas de la même façon l'un et l'autre mais qu'importait.

Je sentais pourtant cette envie de lui dire ce que j'avais en moi. Lui faire partager mes doutes, mes peurs et mes souffrances. Mais je devais l'embêter. Et elle ne me le disait pas. Parce que Kiera voyez vous, c'est la fille la plus aimable au monde. Même quand vous la faites chier, elle vous écoute calmement et essaye de vous aider. C'est une gentille fille. Oui, elle mérite tout le bonheur du monde.

« Je ne veux pas te perdre.. »

Je lançai ça, là, en plein milieu d'un gros blanc. Saoule comme elle était, elle n'avait sans doute pas entendu. Elle ne devait pas faire attention à ce que je disais. Elle devait s'en foutre, tout simplement. Je n'étais pas intéressant. Ou du moins, je ne l'étais pas comme avant. Allait-elle me dire que j'avais changé ? Que je n'étais plus le même ? Qu'elle m'en voulait ? Je n'avais rien à me reprocher pourtant. Mais parfaite comme elle était, le problème devait venir de moi. Il n'y avait aucun doute là dessus.

« Je t'aime tellement.. »

Si elle pouvait savoir ça, Ô combien elle comptait pour moi ? Bien entendu, nous étions des amis d'enfance mais là, c'était bien plus. Oui maintenant je pouvais l'avouer : j'étais amoureux de Kiera. Elle qui avait été ma petite sœur, ma protégée, ma meilleure amie, ma confidente.

FICHE PAR STILLNOTGINGER.

**Kang Kiera**

Partir était comme sauter sans parachute. Elle n’avait aucune idée d’où elle allait atterrir, si elle allait bien atterrir et surtout ce qui adviendra d’elle pour la suite. Cameron était son parachute de secours, elle dépendait entièrement de lui ; et ça, elle détestait. L’idée de devenir un fardeau pour lui l’effrayait à tel point qu’elle marquait elle-même une limite claire et nette. La limite à ne pas franchir et malgré tout, elle ne cessait de faire des allers-retours. Incapable de pouvoir rester silencieuse, incapable de refouler correctement ses sentiments qu’elle avait à son égard. Alors, elle se montrait froide et indifférente pour cacher son trouble. Refouler, garder tout pour elle-même parce qu’elle n’avait pas confiance en elle, parce qu’elle redoutait la réponse de son meilleur ami. Le rejet et c’était un monde qui s’effondrait en un mot. Un univers, des souvenirs, des rêves. Ses sentiments, voilà ce qu’elle redoutait le plus, le jour où elle en perdrait le contrôle. Alors patiemment, elle a bâtie entre lui et elle, des murs. Imparfaits, vacillants au gré de ses pensées, elle était incapable de se détourner de lui.

« Je t’aime tellement » murmura-t-il. Son cœur se brise à l’entente de ses mots soudainement cruel et sans pitié qu’ils suffisent à lui refaire gagner sa lucidité noyée entre deux verres d’alcool. Elle aurait voulu lui répondre, lui dire que c’était aussi le cas pour elle mais cela sonnerait tellement faux. Elle ne l’aimait pas comme lui pouvait l’aimer, elle l’aimait bien plus ce qu’il ne pouvait le croire, et ce depuis déjà si longtemps. C’est pour cela qu’on disait bien trop souvent que les filles gagnaient plus rapidement en maturité que les garçons, c’est parce qu’elles savaient des choses depuis bien longtemps, avant même qu’eux ne le sache. « Menteur » souffla-t-elle finalement. Aujourd’hui c’était peut-être vrai, mais demain, elle n’en était pas certaine. Une autre prendra sa place. Elle se rend compte que ses mots peuvent être mal pris, alors elle ajoute rapidement d’une voix plus rauque. « Tu aimes davantage ta mère » dit-elle d’une voix plus plaintive, prenant alors une mine boudeuse.

Elle réfléchit, si elle avait clairement entendu ses mots, alors les précédents devaient être vrai, ce fameux, je ne veux pas te perdre. « je te suivrai n’importe où ». Elle qui avait cru que ces mots étaient une simple illusion, des mots alignés par son esprit encore un peu étourdi, dicté par son subconscient. Kiera rit doucement, tournant le visage vers lui. Elle ne savait pas s’il la voyait à travers le voile épais de l’obscurité mais elle lui sourit tendrement, amèrement aussi. « Mais nous ne pouvons pas être éternellement ensemble si les cieux ont d’autre projet pour nous. Alors je lâcherai ta main, pour ne pas te gêner. » Pour que tu sois heureux. Doucement, elle tend le bras vers lui, frôle son épaule et glisse doucement ses mains le longs de son bras pour enfin, lui saisir la main et la serrer « jusqu’à ce jour arrive et si tu le veux bien, restons ensemble. » Extérioriser un peu plus ses sentiments, dire ce qu’elle pensait, la réjouissait. C’était peut-être le seul point positif de l’alcool, sa langue se déliait. Elle soupire avant d’ajouter dans un souffle « et même si tu le voulais pas. Je resterai. »

**Choi Cameron**

tomber dans ses yeux

kiera & cameron

Je sais bien que tout nous sépare. Je sais qu'il faudrait s'enfuir, mais je n'irai plus nulle part sans vouloir lui revenir, sans vouloir nous retenir. C'était comme si Kiera était mon aimant. Je ne pouvais pas, ne serait-ce qu'un instant, m'éloigner d'elle. Qu'allait-il lui arriver ? Qu'allait-elle faire ? Je ne voulais pas qu'un autre homme prenne ma place. Je ne voulais pas que notre histoire finisse et qu'elle tourne la page, comme ça. Pour moi, c'était impossible. Elle était si importante. Toutes les autres femmes, aussi belles soient-elles, étaient insignifiantes à mes yeux. Kiera. Kiera. Kiera. Kiera. Son nom résonnait dans ma tête. La voir me faisait du bien, j'étais rassuré. Mais nous n'étions plus comme avant, il fallait que je me fasse une raison. Je n'arrivais plus à me cerner, j'étais trop étrange en sa compagnie.

Un menteur ? Non, jamais. Du moins pas maintenant. Je l'aimais. Un point c'est tout. Si je devais lui prouver, j'allais le faire. Mes sentiments étaient trop forts, je ne pouvais plus les cacher. Je devais lui avouer, coûte que coûte. Elle se tourna vers moi ; je fixai les cieux qui s'offraient à moi, comme si Dieu allait m'envoyer un signe. Pour m'aider, me guider. J'attendis, mais rien n'arriva. J'étais seul face à mon amour. Son bras s'étira vers moi et saisit ma main. Un instant, mon cœur s'accéléra dans ma poitrine. J'étais prêt à mourir. Ce que me disait ma meilleure amie me faisait plaisir mais mal, tellement mal.. Je me retournai à mon tour vers elle, plongeant mon regard dans le sien. Il faisait bien sombre ce soir, mais la lune nous éclairait de sa douce lumière. Mes yeux pétillaient. Oui, je voulais pleurer ; mais je n'étais pas comme ça. Je serrai sa main encore plus fort, pour ne plus la lâcher. La garder près de moi, pour toujours. J'avalai ma salive difficilement et entre deux inspirations, je chuchotai:

« Avant que la vie nous sépare, je serai toujours à tes côtés. Quoi qu'il arrive. »

Je ramenai nos mains jointes contre ma poitrine. La chaleur de ses doigts entre les miens, sa présence tout prêt de moi.. Mes sentiments me tiraillaient dans tous les sens. Je fermai doucement mes yeux pour profiter de l'instant présent. Je me rendais compte que la vie était faite de petites choses simples. Il fallait savoir les grignoter doucement et fermer nos mains pour les retenir le plus longtemps possible. Un jour, mon amour vacillerait, notre amitié ne serait plus la même, mais je m'en fichais. Présentement, je l'aimais. C'était elle, ou rien.

J'ouvris à nouveau mes yeux et je lâchai sa main, lentement. Je me rapprochai d'elle un peu plus, de sorte que nos visages soient prêts l'un de l'autre. Je l'admirais, reposée au sol. Mon cœur battait la chamade, je sentais le moment opportun approcher. Son doux parfum enivrait mes sens, je me laissais guider. Je glissai mes doigts dans ses cheveux, rapprochant ses lèvres des miennes. Doucement, tout doucement. Je déposai alors ma bouche sur la sienne, hésitant. Je me fichai de ce qui se passait autour de nous. Je me fichais que nous étions en froid. Je me fichais de tout. Nous ne faisions plus qu'un, ne serait-ce qu'un instant. C'était doux, agréable, plein d'amour. Pour la première fois de ma vie, je vis ces fameux feux d'artifices. J'étais bien là, mieux que jamais. Si elle voulait me repousser, elle n'avait cas le faire. Pour l'instant, je ne voulais pas arrêter ça. Non. Mais il fallait quand même la laisser respirer, reprendre ses esprits. Moi aussi, il fallait que je percute ce que je venais de faire. J'avais embrassé Kiera et ça, parce que je l'aimais. Je lâchai sa nuque tout en baissant un peu ma tête. J'avais peur de sa réaction, mais je ne voulais pas m'excuser. Ce que j'avais fais n'avais rien d'affligeant.

« Non, je t'aime bien plus que ma mère.. »

Maintenant, je pouvais mourir en paix. J'avais fais ce que je voulais faire depuis bien longtemps : avouer mes sentiments à Kiera.

FICHE PAR STILLNOTGINGER.

**Kang Kiera**

Je détestais la façon qu’il avait à me regarder, me donnant à chaque fois cette sensation d’être spéciale à ses yeux alors que je savais que ce n’était pertinemment pas le cas. Et pourtant, même si c’était un mensonge, je voulais bien y croire un peu à ces douces chimères. Lorsque je sentis sa main serrer la mienne, mon cœur se mit à battre d’une allure folle que j’ai voulu dégager ma main mais en vain, il la tenait bien trop fort ; ça en était presque douloureux aussi bien physiquement que moralement. Doucement, il me murmure ses mots qui me font rougir de plus belle tandis que ma gorge se noue. Ma main desserre la sienne, je ne voulais plus en entendre davantage ; parce que j’avais qu’une peur. Le perdre définitivement. Mais j’étais incapable de dire quoique ce soit, incapable de lui dire d’arrêter ; je ne voulais pas qu’il me dise que je resterai à ses yeux son amie d’enfance, sa sœur, sa confidente mais jamais plus. Moi-même je m’étais résolue à ne pas franchir la ligne. Peureuse, couarde, qu’importe je ne voulais pas briser ce que nous avions de plus précieux, notre amitié. Il lâche ma main et mon cœur se serre de nouveau.

Soulagement ou regret ? Elle n’a pas le temps de choisir que déjà elle frémit en sentant la main de son meilleur ami toucher ses cheveux. Il se rapproche et elle veut reculer mais trop tard, elle se sent déjà prisonnière entre ses mains. Elle lit de l’hésitation dans son regard et quand elle vit cette lueur décidé. Elle n’ose même plus bouger, retenant même sa respiration en le voyant dangereusement se rapprocher d’elle. Et même si elle avait pu, elle ne pouvait pas, la main froide de ce dernier agrippé à sa nuque. C’est à cet instant que l’australienne se mit paniquer, priant les dieux de lui accorder son vœu. Disparaître, se dissoudre d’en l’éther, loin de tout ceci pour pouvoir se réveiller. Cela devait être surement un rêve, fruit de son imagination, d’un désir si longtemps refoulé ; c’était tout sauf la réalité. Elle se sent défaillir, s’effondrent autour d’elle ses murs qu’elle avait érigés ; maigre défense qui vacillait dès qu’il apparaissait. Des billes humides roulent sur les courbes de son visage lorsqu’elle sent ses lèvres pressant les siennes. Il n’y avait pas de mot pour décrire ce qu’elle ressentait à cet instant précis, les larmes qui perlaient sur son visage n’étaient que le reflet des mots que son cœur n’arrivait à exprimer. Elle ferme les yeux.

Le charme s’estompe et les doutes l’assaillissent. Elle n’était pas certaine de tout comprendre. Tournait en boucle dans son esprit la même scène, ses lèvres lui paraissent soudainement brûlants, et son visage s’empourpre de nouveau. Elle cache son visage entre les mains pour dissimuler son sourire, sourire qui s’élargissait à l’entente de sa réponse. Ses incertitudes persistent, ne disparaissent toujours pas. Il y avait tellement de facteur, de points obscurs, elle réfléchissait certainement trop mais ce n’était tellement pas évident. En quelques secondes, il venait tout simplement bouleverser tout son univers dont il était le centre. Il était comme un soleil, quelque chose qui ne se touche pas, ne se regarde pas, et là, sans crier gare, est venu à elle comme par magie. « Et tu l’embrasses aussi ? », elle ne peut s’en empêcher, elle ne savait pas quoi dire ni même comment agir. C’était injuste. Elle n’était pas prête, il trichait et elle n’aimait pas ça. Être prise au dépourvue la rendait soudainement timide. Malgré le temps, elle avait toujours gardé cette innocence, candeur. Elle s’appuie sur ses coudes et se redresse, elle reste assise, fixant cette herbe dont elle en voyait vaguement les formes et la couleur. Elle ouvre la bouche pour dire quelque chose mais rien ne vient. Finalement, elle articule ce simple mot, en coréen. « Babo. », crétin.

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» choi cameron ❦ « me mina la moral »
» choi cameron ☑ ami ami, tu veux être mon ami ?

À nos coeurs ivres que la nuit dégrise • Cameron

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