je suis le troisième d'une famille de quatre enfants, mais je n'ai que des soeurs, ce qui ne m'a pas rendu moins masculin, et je n'ai pas une haine des femmes non plus, pour ceux qui se le demande. mon passé n'est pas si intéressant, puisque j'étais un bon petit gars, tranquille, studieux, qui avait envie de tout apprendre en même temps. j'ai suivit des cours ici et là de langues, de cuisine, de musique, d'arts, mais rien qui ne m'aie vraiment accroché, si ce n'est de l'art dramatique, duquel j'ai beaucoup apprit. mon avenir m'a toujours été assuré, mon père étant un grand magnat de l'immobilier, j'avais déjà ma place au sein de son entreprise, quelque part dans le monde. mais je n'étais pas satisfait, et mon adolescence m'a prouvé que je pouvais faire mieux que de simplement m'asseoir et attendre de recevoir les reines de la compagnie entre les mains comme si je les méritais déjà, juste parce que je suis né de mon père. je n'ai pas attendu ma majorité avant de partir pour découvrir le monde. dès mes 18 ans, j'ai quitté le domicile familial pour faire le tour du monde et découvrir tout ce que je ne pourrais pas voir lorsque je serais pieds et mains liés au sol américain par les lourdes chaînes du travail. j'ai satisfait ma curiosité en visitant de très nombreux pays, et cela durant un an, pas un jour de plus, mais certainement pas un jour de moins. il va sans dire que mon voyage fut enrichissant à souhait, dépaysant à n'en plus finir, et intéressant comme je n'aurais jamais pu me douter. mais bien évidemment, ce n'était pas pour plaire à ma famille, que j'ai laissé tombée sans rien dire, sans un message ou un appel, durant pratiquement un an. dès mon retour à la maison, mes fesses ont dû reprendre leur place sur les bancs d'école et j'ai suivit, pendant deux ans, des cours intensifs en japonais et en calcul, ce qui m'a intrigué, mais je n'ai jamais posé de question, préférant rester dans les papiers blancs de mon père pour le coup que je lui avais fait en fuyant sans dire au revoir.

mais tout s'éclaircit quand on m'offrit des papiers et un visa de travail pour rejoindre le japon, où je serais visiblement directeur du service de trésorerie de la filiale japonaise de ce cher papa. mais non, ce n'était pas mon but, et je ne voulais pas plus de ce poste à ce moment que je ne l'avais voulu trois ans auparavant. mais l'idée de faire voyage jusqu'au japon n'était pas spécialement déplaisante, et, de toute façon, je pourrais toujours m'arranger là-bas. après tout, j'avais survécu sans carte de crédit pendant une année, partout autour du monde, alors je pouvais bien me dégoter quelque chose rendu là-bas. mais ce n'était pas si facile, vous croyez bien.

déjà, je n'étais pas japonais. cela ne parait pas vu de l'extérieur, mais les étrangers qui tentent d'obtenir des emplois dans des endroits moindrement sérieux ne sont pas particulièrement vu d'un bon oeil, même si, à première vue, je ne suis pas très américain. il faut dire que ma mère est native chinoise, alors je suis asiatique à 50%. même si je ne retiens pas grand chose de mon père, à part mon caractère explosif et mon obstination rancunière. j'ai donc dû vivre de petits boulots, et si c'était parfait pendant les premiers temps, m'offrant diversité et amusement, ce n'était pas très stable, ni très payant. et je crois que c'est à ce moment que hachijo-jima a commencé ses recherches intensives, et, bien étrangement, je fut recruté, et pas par n'importe quelle sorte d'établissement. un host club, qui venait de prendre de l’expansion et qui désirait plus d'hosts. bon, je ne m'attendais pas à ça, mais le salaire offert était plus qu'excellent, les conditions de travail très bonnes, et, bien, ça ne risquait pas de m'ennuyer. je ne crois toujours pas mériter ce poste, bien qu'on me dise particulièrement charmant et charismatique, mais je ne m'en plaindrai certainement pas. je fais de belles rencontres ici, et pas seulement des clientes...