Il n'était pas bien tard dans la journée quand il avait reçu le premier appel. il sortait tout juste de la douche, ses cheveux collés à son crâne alors qu'il tentait de ne pas se fracasser la mâchoire sur le carrelage froid, glissant sur les dalles alors qu'il accourait pratiquement pour attraper son téléphone, grognant en lisant le nom sur l'écran, répondant avec réluctance pour ne pas s'attirer d'ennui, mais grimaçant fortement en entendant les cris à l'autre bout du fil, l'accusant de tous les torts du monde sans qu'il n'y comprenne quoi que ce soit. il crû comprendre à un moment que le père de la squatteuse de son appartement l'accusait de kidnapping, et c'est environ à ce moment qu'il décida de raccrocher. il ne fallait pas exagérer, surtout que la jeune femme n'était visiblement pas chez lui. il vérifia tout de même, mais trouvant sa maison vide, pour une fois, il pu confirmer l'absence de Savannah chez lui. et si ce n'était pas assez clair pour lui faire comprendre qu'il y avait un problème, l'appel désemparé de ladite jeune femme l'éclaircit sur la situation. parfait, il avait vraiment besoin de ça pour passer une bonne journée. un soupir passa ses lèvres et il secoua la tête, séchant ses cheveux grossièrement et fouillant dans ses tiroirs pour y trouver des vêtements. « vraiment, perdue ? dans quelle partie de la ville es-tu? » il posa son téléphone sur son bureau, activant le haut-parleur, tirant un tee-shirt sur sa tête. elle ne devait pas être très loin, de toute façon, la ville n'était pas si grande que ça. il avait vu des endroits bien plus grand dans sa vie, et chaque partie de la ville était plutôt distincte de toute façon. aucun problème, vraiment. mais où diable pouvait-elle halluciner des zombies si elle était bien en ville ? l'était-elle, au moins ? il ne donnait pas cher de sa peau si elle était en pleine montagne, mais elle n'était bien pas assez stupide pour aller en montagne, tout bonnement, comme ça. elle n'avait même pas de vêtement pour ce genre d'excursion, et on ne faisait pas d'escalade en talons aiguilles pour sûr. « tu ne peux pas juste appeler un taxi pour revenir ici ? » sa voix était un peu plus hésitante, maintenant. il espérait presque entendre qu'elle était sur les docks, même si c'était un endroit où il ne voulait surtout pas la voir, trouvant cela trop dangereux. mais la forêt était bien pire, d'un autre côté.

Un taxi... mais bien évidemment que c'était aussi simple que ça. Elle n'avait qu'à attraper son portable et appeler un taxi ; pourquoi n'y avait-elle pas pensé avant ça ? Quel idiot. Malgré tout, contre toute attente, elle était heureuse d'entendre sa voix. Elle était presque rassurante – et elle était convaincue que si elle fermait les yeux, elle pouvait imaginer qu'il était juste là, à côté d'elle, mais d'un autre côté, fermer les yeux en ce moment même semblait être la chose la plus stupide à faire au monde. Non, pas pour les zombies. Je vous assure. « mais oui, c'est simple, pourquoi j'y ai pas pensé avant... » fit-elle, d'un ton ironique, observant les alentours. Elle n'avait aucun point de repère particulier ; tous les arbres se ressemblaient et même si elle avait croisé un sentier un peu plus tôt, elle avait pensé qu'il valait mieux perdre l'autre boulet que de le suivre et risquer sa chance. Malheureusement, son cerveau s'était arrêté à cette théorie et n'avait pas pris en compte le fait qu'elle-même pouvait se perdre... boulette. « je n'ai qu'à lui dire de venir me chercher ici, entre les deux arbres. le brun pâle et le brun foncé là. » expliqua-t-elle, sur le même ton, mais ses syllabes se faisant de plus en plus prononcées et hautes. Évidemment ça ne dura pas longtemps ; comme à l'habitude, la peur la forçait à faire le moins de bruit possible, comme si ça pouvait lui sauver la peau que d'être discrète et ce même si la plupart des animaux possiblement dangereux qu'elle pouvait croiser en ce moment avaient une vision nocturne bien plus développée que la sienne. Pour ne pas dire que la sienne était nulle en ce moment. Elle déglutit, fronçant les sourcils. « je me suis jetée vers la forêt pour le semer afin de rejoindre la ville parce qu'il connaît la ville comme le fond de sa poche. mais … mais voilà. » conclut-elle, plissant les yeux lorsqu'elle entendit une brindille craquer. Elle allait mourir ici. ah, au moins, elle allait mourir dans une tenue convenable...

entre deux arbres, n'est-ce pas. c'était bien ce qu'il craignait, songea-t-il alors que son visage se changeait en une grimace. il jetait sa serviette éponge sur le lit, enfilant le premier jeans lui passant sous la main sans se soucier de l'apparence qu'il avait, pour une fois. non pas qu'il soit si superficiel, mais il se devait de paraître bien en tout temps, pour son boulot et sa réputation. mais il devait admettre que l'heure était grave, et que si la jeune femme était vraiment perdue en forêt, cela pouvait s'avérer plus dramatique que prévu. attrapant ses clés, son porte-feuille et son cellulaire, il se précipita vers sa moto, son appareil collé à l'oreille alors qu'il tentait de reconstituer une carte rapide de l'île dans sa tête, démarrant le véhicule en enfilant son casque avec une rapidité qui faillit lui coûter une commotion cérébrale. il lia son téléphone à l'appareil sans fil fixé à son casque et le monteur ronronna et vrombit agréablement alors qu'il força l'accélérateur à son plein potentiel de départ. bon, le départ le plus près de l'endroit où savannah se trouvait était probablement le sentier se trouvant à proximité du shoen kinjo, où elle habitait. ou plutôt là où sa famille habitait, puisqu'elle préférait squatter chez lui le plus souvent possible, surtout ces derniers temps. « du calme, savannah. il doit bien avoir quelque chose de reconnaissable autour de toi. une rivière, une chute, un sentier, quelque chose ? » il tentait de la rassurer mais lui-même regardait le ciel bleu qui se teintait très rapidement de marine, à une vitesse qui lui paraissait bien plus rapide que d'habitude. mais peut-être que les nuages grisonnants s'assemblant y étaient pour quelque chose. encore mieux. « si tu entends de l'eau, approche-toi en. ça va déjà être ça... tu as marché combien de temps ? » il avait beaucoup de question mais il doutait qu'elle sache si elle se dirigeait vers le volcan, ni même quel volcan, mais il avait décidé que le plus simple serait de déclarer qu'elle s'était dirigée vers la partie de forêt la plus près de chez elle, ce qui voudrait dire qu'elle allait vers nishi-yama. c'était déjà un départ, ou du moins l'espérait-il. il pensait aux animaux, aux insectes, aux pieds probablement nus de la jeune femme qui n'attendait jamais bien longtemps avant de se défaire de ses chaussures. elle pouvait à tout moment se faire mordre par un serpent, piquer par un insecte, et rien n'indiquait qu'il n'y avait pas quelques êtres venimeux sur l'île. il n'en serait d'ailleurs pas surpris, vu les conditions et le climat de l'île. « regarde bien où tu mets les pieds, il ne faudrait pas que tu te blesses. »

elle savait que ce n'était jamais très bon signe lorsqu'elle se rongeait les ongles. non, pas comme un genre de présage ; plutôt comme un genre de panique intense qui ne la quitterait pas de si tôt et l'empêcherait probablement de penser correctement pour les trois prochaines heures, jusqu'à ce qu'elle crève de froid parce que – bon, voilà, elle paniquait. « trop de questions... » fit-elle, soupirant, presque étourdie par toutes les questions qu'il lui posait déjà. c'était à s'en demander s'il n'était pas plus stressé que lui. vrai que c'était un peu stressant de se dire qu'on se ferait probablement coller et interroger par la police pendant trois heures et ensuite exécuter par la mafia anglaise si on ne la retrouvait pas, puisque, forcément, kesia serait porté comme garant à tort. elle humecta ses lèvres et, avant de lui répondre, secouant la tête, lui demanda la chose la plus absurde possible : « enregistre cette conversation téléphonique, si je meurs tu vivras au moins. » dit-elle d'un ton dramatique, qui n'était pas totalement sérieux, au moins. bah, elle avait tout de même un mince espoir qu'il la retrouve... même si ça lui semblait un cas perdu, également, honnêtement. bon. elle inspira un grand coup, tentant de réfléchir à toutes les questions – et plus précisément, les réponses – qu'il lui demandait. « j'ai passé un sentier il y a environ une heure. ensuite j'ai... je sais pas. t'as pas un truc genre pour le nord avec la mousse ? merde. je sais même pas à quoi ça ressemble vraiment de la mousse... » fit-elle, pressant prudemment son doigt sur le tronc de l'arbre auquel elle était appuyée, comme si elle s'attendait à en voir apparaître magiquement sous son nez. malheureusement, elle ne se nommait pas Alice, et cette forêt n'avait rien à voir avec le monde des merveilles. « ça fait une heure et demi, un peu plus, que je suis partie et... une heure que je tourne en rond, je pense. je n'ai plus qu'une demi-portion de robe et mes souliers se sont perdus il y a quelques kilomètres. » un autre soupir s'échappa d'entre ses lèvres avant qu'elle ne se redresse, tentant de tendre l'oreille pour entendre quelque chose – de l'eau, une chute, une rivière, elle ne savait que trop ce qu'elle recherchait exactement. elle entama tout de même une marche – elle ne risquait rien de pire après tout, elle ne savait pas où elle se retrouvait et elle n'allait pas chercher une source d'eau assise par terre. elle ne pouvait pas – plus – se perdre qu'elle ne l'était déjà. « je croyais que c'était une île subtropicale... » marmonna-t-elle, après un moment de marche, sentant l'air se refroidir avec le ciel qui s'assombrissait.

un juron resta coincé derrière ses dents alors qu'il devait s'arrêter à un feu de circulation, ses yeux plissés fixant les autres automobilistes qui, malheureusement, ne pouvaient pas voir le regard meurtrier qu'il leur lançait derrière le verre fumé de la vitre de son casque. il savait bien qu'il n'avait pas trop le choix de la retrouver, sinon c'était sûrement son corps qu'on retrouverait en forêt. quelle genre de situation catastrophique se ramenait-elle à lui encore ? il n'avait pas demandé ces emmerdes, quand même, mais, supposait-il, il devait y avoir une raison derrière tout ça. à part la semi-stupidité de savannah, bien entendu, qui n'était pas très réfléchie. ce n'était pas la première fois qu'il devait se débrouiller pour l'aider, bien qu'il ne soit au départ pas mêlé à ces palpitantes mais irritantes aventures. il avait déjà bien du mal à garder sa tête sur ses épaules avec le père tyrannique de la jeune femme qui menaçait sans cesse son bien-être, mais ce n'était qu'un désagrément comme un autre pour lui. désagrément déjà moins périlleux qu'une promenade en forêt avec le soir qui s'installait, couvert de nuages. « une heure... je ne suis pas scout, savannah, je n'ai aucune idée de comment tu peux t'orienter, exception faite du soleil et des étoiles, qui sont malheureusement impossible à lire vu la présence d'une bonne couche de nuages. » un soupir énervé traversa ses lèvres et sa moto repartit à une vitesse folle sur la route alors qu'il pouvait enfin avancer, rejoignant enfin le quartier riche de la ville, passant les grilles séparant les habitations du reste de la ville, ignorant totalement les magnifiques demeures pour plutôt se diriger vers l'orée de la forêt, ignorant la petite voix qui lui murmurait à l'oreille qu'il valait mieux prévenir quelqu'un et, peut-être, demander de l'aide. mais il craignait que ça ne se rende aux oreilles de william père, et ça, il ne voulait pas. « tu as environ été tout droit en rentrant dans la forêt, j'espère ? » ne manquait plus qu'elle ait tourné maintes fois. la recherche s'avérait déjà difficile, la rendre encore plus compliquée n'allait pas du tout l'aider. « tu es entrée dans la forêt à partir de la plage j'imagine, vu que tu ne voulais pas passer par la rue. je vais suivre le sentier pendant un moment, essaie de repérer un endroit qui est facile à voir. n'importe quoi qui n'est pas un arbre ou une roche, par pitié. »

« ta gueule. » répondit-elle un peu plus sèchement après un moment. s'il n'avait pas envie de l'aider après tout, c'était son choix. en l'occurrence, il avait décidé de répondre à son appel et, visiblement, de l'aider. ce qui, autrement dit... signifiait qu'il devait être sympathique avec elle – ou du moins, c'était comme ça qu'elle l'entendait. elle n'avait pas fait – exprès – de se mettre les pieds dans les plats et puis, franchement, parfois, il lui arrivait de se dire qu'elle ferait mieux d'aller squatter ailleurs que chez le jeune homme parce qu'elle devenait un parasite. et voilà où elle en était lorsque ça arrivait... elle secoua la tête après un moment, le silence retombant, et elle réalisa qu'elle n'avait plus envie de parler pour deux raisons – elle ne savait pas si elle avait plus tort que raison, et, deuxièmement, elle était trop stressée pour tenter de taper la conversation comme si de rien n'était. elle avait tout simplement acquiescé d'un 'hmhm' à sa dernière question et avait poursuivi sa recherche, même si elle n'avait pas trop espoir de trouver quoi que ce soit au final.... des chutes, par exemple – elle les entendrait à des kilomètres, non ? à moins qu'elles soient minuscules... ce qui était peut-être plausible, au final. ah, elle avait envie de littéralement s'arracher les cheveux de la tête. « kesia.... je ne trouverai jamais de putain de chute d'eau ou de rivière dans trente mille ans. j'ai l'impression de marcher pour rien de plus que me perdre doublement plus. et puis j'te fais chier visiblem – visible ? » son visage s'illumina, le portable descendant le long de sa joue un peu alors que son regard remontait le long d'un arbre. elle plissa les yeux. « tu crois qu'en hauteur on peut voir où se situe le sentier ? ou peut-être au moins une source d'eau.... » demanda-t-elle, coinçant le portable dans sa poitrine – pratique celle-là – et activant le main libre afin de grimper sur la branche la plus basse. elle n'était pas extrêmement athlétique – elle aimait juste assez pour faire une partie de basket ici et là – mais grimper, ça, elle le faisait sans problème. « geez, c'est haut ce truc... » marmonna-t-elle alors qu'elle s'engageait dans la montée de l'arbre. « si t'entends boom, sache que ce n'est plus la peine de me chercher en vie. »

ses pas se pressèrent un peu plus suite à la déclaration de l'intrépide, et il faillit lui hurler de garder les pieds sur terre, au sens littéral du terme bien entendu. il n'étais pas stupide au point de ne pas savoir ce qu'elle comptait faire, et croyait y percevoir une très, très mauvaise idée qui pourrait bien mal se terminer. et sérieusement, il n'avait pas envie de ramasser son corps près d'un arbre ou encore de devoir la chercher à la cime des arbres plutôt qu'à terre. après tout, il y avait des chances que la demoiselle et sa malchance décident de se coincer en haut d'un arbre. mais il devait s'avouer vaincu avant même de penser à protester parce que, bien malheureusement, c'était probablement la meilleure solution pour qu'elle puisse trouver un coin où il serait plus facile de se retrouver. « soit prudente, quand même. » son ton était bourru, un peu sec, mais elle le connaissait sans doute assez bien pour y dénoter la touche d'inquiétude sincère s'y trouvant. il n'aimait pas qu'elle se mette les pieds dans les plats, bien évidemment, mais il aimait encore moins lorsqu'elle risquait de se blesser grièvement en essayant de se sortir de son pétrin. le sentier devenait de plus en plus sombre devant lui et bientôt, il fut forcé de stopper son pas de course pour marcher un peu plus prudemment. il allait mettre des heures à la rattraper à ce train. et puis la seule lumière qu'il possédait était celle de la caméra de son portable, et bien que puissante, il y avait peu de chance qu'elle ne le protège d'éventuelles bêtes surgissant de l'obscurité. et puis la lumière était très visible pour les animaux, sans doute. mais bien sûr ! « je crois, ma chère, que je viens d'avoir un éclair de génie ! essaie de grimper assez haut sur ton arbre, sans te casser la gueule de préférence. il commençait à s'nerver, de manière plus positive cette fois. il observa les arbres autour de lui et en choisit un à l'aspect solide et aux branches dispersées à une intervalle régulière. « tu as vu ce film où il s'envoyait des signaux lumineux avec des lampes torches ? on va faire la même chose, mais avec nos portables. si on est tous les deux assez haut, je suis sûr qu'on va pouvoir voir au moins la lueur de l'autre. et puis si il ne fait pas assez noir au-dessus des feuilles, on attendra que la nuit tombe complètement, même si ce n'est pas rassurant. pas du tout même, mais au-dessus du sol, ils n'avaient rien à craindre. bon, après il fallait penser à se rejoindre, mais au moins, ils sauraient où commencer. et puis ils pourraient toujours continuer leurs signaux à terre, quand ils seraient assez près l'un de l'autre.

elle n'avait pu s'empêcher d'hausser un sourcil lorsqu'il lui avait demandé si elle avait vu.. un film qu'elle n'avait pas vu de toute évidence. c'est que c'était un grand romantique, le kesia – mais dans tous les cas, au moins, elle avait compris. même si elle doutait fortement qu'ils arrivent à s’apercevoir, à moins d'être assez près.. c'est que la lumière n'était pas si forte que ça, quand même. elle soupira et roula des yeux – de toute évidence elle ne perdait rien et elle était déjà en train de grimper. le pire qu'il pouvait lui arriver, c'est qu'elle rencontre des insectes indésirables dans sa montée. … elle préférait ne même pas y penser. et dans les quelques secondes – minutes – suivantes, tout ce qu'on pouvait entendre de sa part c'était l'effort qu'elle faisait pour grimper ainsi que les branches qui craquaient ici et là. elle devait faire ça minutieusement ; il n'était pas question qu'elle crève parce qu'elle avait posé son pied sur une mauvaise branche et qu'elle s'était fendue la gueule en tombant. « tu tiens le coup ? » demanda-t-elle après un moment, un peu ironique. elle savait très bien que le garçon s'en sortait probablement bien mieux qu'elle, au fond. elle n'était pas mauvaise, mais la robe un peu – beaucoup – serrée qu'elle portait limitait ses mouvements et l'empêchait de monter les jambes trop haut. pour la peine, elle s'était vue obligée de redresser sa robe au moins jusqu'en haut de ses cuisses, et franchement, elle espérait pouvoir descendre de ce foutu arbre avant qu'il ne la retrouve parce que ce n'était pas dans ce genre de position qu'elle souhaitait le plus être vue. « je ne m'attendais pas à devoir me mettre à moitié nue d'ici la fin de la soirée. » grogna-t-elle, alors qu'elle atteignait la dernière branche. « cela dit – je suis tout en haut, donne le signal. et rapidement parce que je pense que je n'ai jamais eu autant d'insectes sur le corps et d'égratignures sur les pieds... » avait-elle finalement poursuit, observant ses pieds qui, même s'il faisait noir – c'était un peu moins pire en haut des arbres, cependant – elle pouvait le voir, saignaient déjà... un peu à première vue, mais puisqu'elle arrivait à voir le liquide perler à la surface de sa peau, elle se doutait que ses égratignures n'étaient peut-être pas... que des égratignures.

il avait dû enfoncer son téléphone portable dans la petite poche ornant son tee-shirt à la hauteur du pectoral droit -après avoir activé le haut-parleur, évidemment- espérant fortement que le lieu était sécuritaire pour laisser son appareil ; manquerait plus qu'il se fasse la malle en bas de l'arbre et qu'il n'ait plus de lumière la nuit venue. s'accrochant aux premières branches à sa portée après s'être assuré que le haut de l'arbre était dégagé et un peu plus haut que le reste de ses compères, il se hissa souplement sur les branches solides, s'assurant d'avoir de bonnes prises pour ne pas se ramasser plusieurs mètres plus bas sans coussin. ça aurait été probablement assez douloureux. reniflant d'une manière faussement dédaigneuse alors qu'elle lui demandait si tout se passait bien de son côté, il s’accroupit sur une branche pour déterminer à quel endroit il serait plus sécuritaire de monter, les branches devenant plus petites et plus rapprochées au fur et à mesure de sa montée. « je tiens très bien, mais il faut dire que mes vêtements sont plus adaptés pour ce genre d'activité. » il décida d'un chemin de monté lui semblant correct, espérant ne pas se tromper alors qu'il entamait son escalade, souhaitant très fort qu'aucune branche ne cède sous son poids. heureusement, il n'était pas bien lourd, mais n'était pas une plume pour autant. il pesait probablement plus que la demoiselle, d'ailleurs. tout près du sommet de l'arbre, il ricana alors que la jeune femme lui faisait part de son état vestimentaire et des ennuis qu'elle éprouvait à la suite de cette montée des plus physique. « bon, j'y suis presque, attend juste deux secondes. » il souffla en atteignant les dernières branches, jurant dans un soupir alors qu'il était assez haut pour surplomber les autres arbres mais pas assez près du sommet pour pouvoir bien voir les alentours. il devait probablement se déplacer sur les branches fragiles pour bien voir tout autour, et cela pouvait s'avérer assez dangereux. et la clarté encore présente ici ne l'aidait pas beaucoup. « tu ne dois pas être bien loin quand même. j'ose croire que tu as marché en parallèle au sentier, puisqu'il contourne le volcan, et que ça m'étonnerait que tu sois rendue sur le volcan. tu l'aurais recroisé avant de toute façon. » il coinça sa langue entre ses dents, sortant précairement son téléphone de sa poche, pianotant pour réussir à ouvrir le flash de l'appareil. « tu vois quelque chose ? ouvre ton flash... je serais un peu surpris qu'on se voit vu la clarté mais sait-on jamais... »